La chirurgie bariatrique peut réduire de 50% le risque de cancer chez les personnes souffrant d’obésité sévère
La chirurgie bariatrique vise à modifier la structure anatomique du système digestif pour diminuer la quantité d’aliments consommés et limiter leur assimilation par l’organisme. En France, seuls les patients souffrant d’obésité sévère (IMC supérieur à 40 ou supérieur à 35kg/m3 avec comorbidités) sont éligibles à cette intervention, après échec de perte de poids grâce à un suivi diététique et une activité physique régulière. Cependant, la réussite de la chirurgie bariatrique dépend également de la motivation du patient à changer ses habitudes.
Une nouvelle étude en faveur de l’effet significatif de la chirurgie bariatrique sur le risque de cancer
Une analyse de données de 55 700 patients obèses ayant subi une chirurgie bariatrique a été réalisée et comparée à celle émanant d’un groupe contrôle de patients obèses non opérés. Après avoir ajusté sur les facteurs de risque connus de cancer tels que le tabagisme, la consommation d’alcool, les maladies cardiaques et les thérapies hormonales, l’analyse fait ressortir que sur une période de suivi de 10 ans, le nombre de cas de cancers était plus faible dans le groupe ayant subi une chirurgie bariatrique (2 206) que dans le groupe témoin (4 960). En effet, tous les types de cancers liés à l’obésité étaient moins fréquents dans le groupe ayant subi une chirurgie bariatrique, notamment le cancer du sein, du côlon, du foie, du pancréas, des ovaires et de la thyroïde. Ces résultats ont une signification importante car ils suggèrent que la chirurgie bariatrique pourrait réduire de manière significative le risque de cancer chez les personnes souffrant d’obésité sévère.
Plus la perte de poids due à la chirurgie bariatrique était importante, plus le risque de cancer diminuait
Les patients ayant perdu plus de 25 % de leur poids initial ont vu leur risque de cancer diminuer de 85 % par rapport au groupe témoin. Bien que la chirurgie bariatrique ne soit actuellement proposée qu’à un nombre limité de patients, ces résultats suggèrent que ses bienfaits pourraient justifier une extension de ses indications. Cependant, il est important de rappeler que ce traitement chirurgical comporte des risques et que la balance bénéfices/risques doit être évaluée pour chaque patient.